• LE JARDINIER BRUN

    LE JARDINIER BRUN

     

    Cet oiseau vit dans les Monts Tamrau, Arfak, Fakfak, Kumawa et Wandammen dans le Vogelkop en Papouasie occidentale.

     

    Statut taxonomique]

    L’espèce est considérée classiquement comme monotypique mais Gibbs (1994) a décrit la population de Fakfak comme légèrement plus foncée dessus et plus fauve dessous. Selon lui, on peut difficilement concevoir qu’une population construisant un berceau aussi différent de celui de l’autre population ne soit pas éloignée génétiquement. Selon Ottaviani (2014), le comportement constructeur du mâle, et donc la préférence par la femelle pour ce type de construction, a fait certainement diverger les deux populations. L’isolement géographique de ces deux populations sédentaires plaide également en faveur d’une spéciation sur Fakfak.

     

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    LE JARDINIER BRUN    

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    Habitat]

    Le jardinier brun est inféodé à la forêt pluviale pourvue de grands arbres de 25 à 30 m de haut notamment des agathis (Agathis labillarderi) et des araucarias (Araucaria cunninghamii) entre 1 000 et 2 000 m. A basse altitude, la forêt est relativement variée ; à moyenne altitude, elle consiste surtout en chênes tropicaux (Lithocarpus) et en casuarinas (Casuarina) ; aux strates les plus hautes, elle est dominée par les hêtres tropicaux (Nothofagus) (Frith & Frith 2009).

     

    Alimentation]

    Le régime alimentaire est peu documenté, Frith & Frith (2009) mentionnant des fruits et des animaux, surtout des arthropodes.

     

    Construction de la hutte]

    Le mâle choisit une petite aire plate ou légèrement pentue autour d’un baliveau d’environ 1,50 à 2 m de haut et de 4 cm de diamètre, servant de pilier central. Un ou deux autres baliveaux secondaires font parfois partie de la construction. Puis il se met à empiler des branchettes entrelacées et de la mousse contre et autour du tronc de ce jeune arbre, formant ainsi une base circulaire. Les branchettes utilisées mesurent en moyenne 50 cm de long et proviennent essentiellement d’une orchidée (Dendrobium), une plante épiphyte formant de grosses touffes sur les branches moussues des grands arbres. Ces rameaux présentent souvent de petites feuilles fraîches qui continuent à pousser après prélèvement. L’oiseau élève la hutte en forme de large cône en amassant et en disposant, en radiation symétrique, de nombreux autres rameaux de manière à confectionner un toit s’appuyant au centre sur le pilier tout en aménageant une large ouverture à la base. Quand l’ouvrage est achevé, il surmonte la hutte d’une sorte de parasol constitué d’autres branchettes placées transversalement pour rendre la construction plus solide et imperméable. Elle atteint en moyenne 1 m de haut et 1,50 m de diamètre à la base. L’ouverture donne sur une petite parcelle de pelouse méticuleusement débarrassée de tous débris, qu’il décore ensuite de petits tas de fruits de couleur prune, de baies rouges, de fleurs roses, de champignons jaunes et d’insectes glanés dans les environs (Ottaviani 2014).

     

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    Décoration de la hutte[]

    Ces éléments décoratifs ne garnissent pas forcément tous les berceaux, chaque mâle disposant d’un goût artistique légèrement différent ou étant tributaire de leur disponibilité et de leur variété, selon les lieux. La disposition est aussi sujette à variation selon les individus mais généralement les fruits les plus colorés se trouvent dans le jardin, les fleurs à proximité de l’entrée et les autres éléments décoratifs (insectes, crottes de mammifères) sont placés à l’entrée. Certains jardins sont nettement plus foncés que d’autres avec, comme ornementation principale, des crottes de mammifères et des morceaux de charbon de bois. D’autres sont prioritairement bleus avec surtout des baies de cette couleur et d’autres encore sont davantage rouges avec des fruits et des fleurs de cette teinte dominante. À proximité des villages, des éléments de décoration provenant de l’homme comme des boites en fer, des bouteilles, des sachets et des étuis en plastique de couleur rouge et bleu sont incorporés aux constructions. Malheureusement, ces déchets sont devenus plus communs dans leur environnement de nos jours. Les décorations perdent en poésie mais sont presque toujours choisies dans les couleurs rouges et bleues (Ottaviani 2014)

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    Voix[modifier | modifier le code]

    Selon Frith & Frith (2009), de nombreux sons de la forêt sont imités comme des vocalises de loriquets et autres perroquets, des bruits de coups de hache, des aboiements de chiens, le bruit du flottement d’une bâche au vent ou même d’un générateur.

     

    Parade nuptiale[]

    A l’arrivée d’une femelle, le mâle se précipite à l’intérieur de sa hutte, s’aplatit sur le sol et se cache derrière des décorations tout en émettant son chant composé d’imitations. Après ces vocalises, il s’étire et sort de sa cachette pour se placer à l’entrée et tenter de voir la femelle avant de disparaître à nouveau au fond sans cesser de chanter (Frith & Frith 2009).

     

    Nidification[]

    Deux nids ont été découverts, l’un près de Hungku dans le secteur des lacs Anggi en mai et l’autre au-dessus de Mokwam en octobre 1994 dans les montagnes de l’Arfak. Ils contenaient chacun un œuf blanchâtre. Ils étaient placés dans la fourche d’un arbuste au feuillage peu dense à 1 m et 2,50 m de hauteur (Frith & Frith 2009).

     

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    Malgré une petite aire de distribution,l'espèce n'est pas considérée comme globalement menacée et supposée présenter des effectifs stables. 

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  • Commentaires

    1
    Samedi 19 Mars 2016 à 14:13

    Très intéressant ton article, bien documenté, évidemment un oiseau inconnu il habite un peu trop loin, et je n'en ai jamais vu dans les parcs ... Bises

    2
    Lundi 11 Juillet 2016 à 19:25

    Fascinant.......................merci  ( et cette accroche musicale en arrivant ici.......sublime )

     

    3
    CL
    Mercredi 22 Mars 2023 à 11:32

    Bonjour Monsieur, 

    Le musée Sandelin de Saint-Omer prépare une exposition autour de la reproduction des oiseaux. Nous souhaiterions reproduire l’une de vos photographies sur un outil de médiation, la photo ne dépassant pas une quinzaine de centimètres. 

    Avec votre accord, pourrions-nous la reproduire et vous est-il possible de nous faire parvenir un cliché en bonne définition d'un berceau de jardinier brun ? 

    Restant à votre disposition et vous remerciant par avance, 

    Cordialement

    Clémence Lacoque

    Responsable du pôle des publics

    Musées de Saint-Omer

     

      • Jeudi 23 Mars 2023 à 23:33

        Bonsoir Madame Tout d'abord merci pour votre visite  et ensuite bien évidement vous pouvez prendre le cliché que vous me demandez .Par contre pour le berceau je vais faire des recherches et si je trouve je vous l'envoie  .De toutes façons je vous tiens au courant .C'est un très grand plaisir pou moi de pouvoir faire plaisir à des personnes qui aiment les animaux et particulièrement les oiseaux A très bietôt

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